Les régions côtières françaises de l’Atlantique et de la Méditerranée sont peuplées de Môle ou poisson-lune, qui pèsent jusqu’à deux tonnes et ressemblent à des disques. Grâce à la campagne SAMM (Surveillance Aérienne de la Mégafaune Marine) menée par l’Observatoire Pelagis de l’Université de La Rochelle, sa présence est désormais connue dans les eaux françaises.
Les recensements aériens des grands animaux marins ont révélé un nombre élevé de poissons lunes fréquentant les eaux françaises. Ils pourraient être attirés par les méduses dont ils trahissent ainsi la présence dans nos eaux territoriale.
La découverte du poisson-lune dans les eaux françaises
Le poisson-lune est une espèce peu connue en France, elle apparait aux scientifiques grâce à un survol aérien mené par l’Agence Française pour la biodiversité en 2012. C’est pas moins de 4 371 individus qui sont repérés sur la zone survolée.
Le poisson-lune est facilement repérable, car il a pour habitude de remonter à la surface pour se réchauffer chacun de ses faces.
Le comptage réalisé par les scientifiques du CNRS permettent de définir deux zones géographiques ou les poissons lune sont les plus nombreux (Pointe de la Bretagne et Golfe du Lion près de l’embouchure du Rhône).
C’est en Méditerranée que les chercheurs ont estimé une densité de poisson-lune élevée (jusqu’à 475 individus sur 100 KM²).
D’où vient le poisson-lune ?
Le poisson-lune (aussi appelé la môle ou mola mola) est originaire des eaux côtières tropicales et subtropicales de l’océan Indien et de la mer Rouge. Il est également présent dans les eaux côtières de l’océan Pacifique, notamment en Asie de l’Est et en Australie.
On retrouve la môle dans les eaux tropicales tempérées, dans toutes les mers et océans du globe.
Pourquoi le poisson-lune est un indicateur du changement climatique ?
Le poisson-lune est le plus grand poisson du monde, mais il est aussi un indicateur du changement climatique, car il est sensible aux variations de température de l’eau.
Les scientifiques ont observé que les populations de poisson-lune ont tendance à migrer vers des eaux plus chaudes lorsque les températures diminuent.
Les baisses de la température de l’eau ont des conséquences sur ces poissons. En dessous de 12 °C les habitudes de reproduction et de nourriture de ces poissons peuvent lui causer de graves problèmes de santé, voire les tuer.
La présence du poisson-lune dans les eaux froides au large de l’Angleterre et sur la pointe bretonne ont intrigué les scientifiques. Si la môle arrive à s’acclimater à ces eaux connues pour être « froides » c’est que le réchauffement des eaux du globe est en marche.
Les méduses, le plat favori du poisson-lune
La forte population de taupes est un bon signe, mais les filets de pêche et les chaluts continuent de les affecter fortement.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’organisation chargée de suivre les populations d’espèces sauvages, indique que leur nombre diminue chaque décennie à un rythme estimé à 10 %.
Pour assurer leur survie, il est conseillé de les surveiller de près afin de prendre les mesures nécessaires à leur conservation.
C’est ensuite un signe. Car le poisson lune adulte se nourrit exclusivement de méduses. « En utilisant des modèles bioénergétiques, nous avons calculé qu’un individu moyen de 121 kilos doit ingérer 71 kilos de méduses tous les jours -soit plus de la moitié de son poids- pour couvrir ses besoins en énergie, la méduse étant en effet peu calorique », poursuit David Grémillet.
L’espèce est donc très présente dans les zones ou les méduses sont présentes en nombre. La méduse est un animal très difficile à recenser et à quantifier.
Le suivi des poissons-lunes permet d’en savoir plus sur la vie de sa proie (migration, reproduction, population par zone géographique, démographie de l’espèce).
Alors que nos populations de poissons s’épuisent rapidement en raison de la surpêche, il est désormais de plus en plus important de mieux connaître les méduses. Ces créatures marines prennent leur place dans la chaîne alimentaire marine et broutent le plancton à sa base.
Si nous voulons assurer la pérennité de la santé de nos océans, il est essentiel de comprendre ces animaux remarquables.
Une espèce en danger à cause du plastique
Chaque année, 8 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques polluent les océans du monde entier. Des ballons et gobelets aux sacs en plastique à usage unique qui étouffent la vie marine, conséquences catastrophiques et sont trop souvent négligées par les humains.
Le poisson-lune est comme tous les autres poissons de l’océan victime de l’activité humaine et de la pollution des océans. Tout comme les tortue la môle confond le plastique visible dans l’eau avec son plat favori et meurt d’étouffement ou de faim.
Le plastique est très ressemblant aux méduses dans l’eau et dans certaine zone du globe, il détraque l’instant de chasseur des poissons-lune qui se retrouvent sans nourriture. Le poisson-lue fait partie des espèces marines menacée, on estime le déclin de l’espèce à 10% tous les 10 ans.