Les pêcheurs et les scientifiques sont de plus en plus nombreux tirer la sonnette d’alarme sur l’invasion du crabe royal du Kamchatka. S’ils s’inquiètent, ce n’est pas le cas des lobbys et de l’industrie agroalimentaire qui se frotte les mains de cette nouvelle opportunité financière !
Les origines du crabe royal du Kamchatka
Le crabe royal du Kamchatka (de son nom scientifique « Paralithodes camtschaticus« ) est originaire de la mer de Béring entre l’extrême est de la Russie et l’Alaska. C’est le crustacé le plus cher au monde et le plus recherché. Il est majoritairement péché dans l’Océan Pacifique et il peut atteindre un poids de 13 kg.
C’est un maillon au centre de la chaîne alimentaire dans son environnement de vie. Il s’attaque aussi bien aux poissons qu’aux plantes et les petits crustacés. Les crabes royaux sont très voraces et sont des prédateurs redoutables.
Son principal prédateur est le poisson loup qui raffole de ces crustacés. La présence massive de celui-ci en mer de Béring permet de « réguler » les populations.
L’histoire de son implémentation
C’est bien plus à l’ouest de son aire de sa zone de vie d’origine que le crabe royal du Kamchatka fait des dégâts et constitue une espèce invasive qui menace la faune locale.
Cette invasion remonte aux années 1960, l’URSS fait le choix d’aide les populations pauvres de l’Extrême-Orient du pays.
Les scientifiques proposent d’introduire le crabe royal du Kamchatka pour relancer l’économie et aider les habitants de la région à subvenir à leurs besoins. Cette introduction d’espèces permet à la population locale de relancer la pêche.
Ce crabe royal s’adapte très bien à son nouvel environnement et se vend à un excellent prix sur le marché mondial. Dans l’idée, le concept paraît génial pour sauver une population en péril.
L’invasion du crabe royal en mer de Barents
Les biologistes et les scientifiques sont les initiateurs de ce processus. Ils sélectionnent les crabes royaux les plus vigoureux et les plus déterminés pour les transporter jusqu’à Mourmansk.
Le crabe royal ne trouve aucun prédateur susceptible d’entraver sa croissance dans la mer de Barents. Un crabe royal femelle adulte est capable de pondre jusqu’à 40 000 œufs par an, ce qui accélère décuple ses populations au fil des années.
Les crabes installés à l’ouest ont développé des comportements qui leur sont propres. Ils se regroupent en colonies et chassent dans les fonds marins à la recherche de toute forme de vie comestible.
Cette chasse dans un milieu naturel qui n’est pas le sien perturbe les animaux marins. L’invasion des crustacés vient détruire tout l’écosystème en place et bouleverser toute la chaine alimentaire.
La gestion de l’espèce, quand économie et écologie s’affrontent
L’invasion du Kamtchatka par le crabe royal suscite de vives inquiétudes, les pêcheurs et les scientifiques mettant en garde contre la destruction potentielle de la mer de Barents. Certains se réjouissent de cette nouvelle opportunité financière.
Les pêcheurs peuvent obtenir jusqu’à 100 € par kilo pour le crabe royal du Kamtchatka. Cela en fait une option très lucrative en raison de sa population.
La revente au poids favorise l’exploitation des fonds marins pour les bateaux de pêcheur. Cela endommage les bancs de sables et détruit l’habitat des espèces marines déjà présentent en mer de Barents.
L’homme est le seul à pouvoir contrôler l’expansion des crabes royaux. Mais cela irait contre le développement de l’économie de la Russie. Garder le cours du crabe à des prix relativement élevé avec un produit disponible en abondance est une aubaine pour le pays.
Comment la Russie préserve l’économie du crabe royal ?
Le pays a mis en place depuis le début des quotas et des volumes de pêches très réglementés pour ne pas faire s’effondrer l’économie du crabe royal. Le problème étant que seuls les grands crabes mâles et vivants peuvent être péchés par les marins.
Cette obligation ne permet pas de ralentir l’accroissement des populations et de préserver les fonds marins puisque les quotas sont trop faibles.
La Russie met tout en œuvre pour préserver son trésor sous-marin. La pêche du crabe royal de Kamchatka permet aux populations locales de subvenir à leur besoin et de proposer au monde entier un mets qui se revend à prix d’or.
Un produit très apprécié en Europe
Le crabe royal est un produit qui trône sur les tables des fins gourmets. Il est très apprécié pour sa chair fine et goûteuse et ses longues pattes. C’est un produit de luxe qui s’achète aux poids chez les meilleurs poissonniers. Le crabe royal se déguste dans des plateaux de fruits de mer dans la plupart des restaurants de bord de mer.